Palais de la Reine Manjakamiadana |
On la sait pauvre, mais son sous-sol dissimule de l'or et des pierres précieuses, on en connaît la face luxuriante du nord et elle montre un visage sec et aride du sud, on la dit éprouvante pour le voyageur et elle se révèle des plus accueillantes.
Madagascar est tout cela à la fois. Pour le voyageur, c'est surtout une heureuse surprise. Même la capitale Antananarivo - surnommée “Tanà” mérite davantage qu'un bref séjour.
Les voyageurs la boudent surtout depuis la suppression du célèbre marché du Zoma et l'incendie du Palais de la Reine.
Les embouteillages de la "ville aux 12 collines", sa pollution et sa pauvreté ne doivent pourtant pas faire oublier son atmosphère et le charme d'une architecture aux multiples influences.
Vu la taille de Madagascar, les voyageurs décident de visiter soit les Hauts Plateaux du Centre, soit le Sud, le Nord ou l'Est, un choix lié souvent à la saison, aux pluies et à l'état des routes. Il est toujours conseillé de prendre l'avion pour se rendre dans les principaux sites balnéaires du nord, de Nosy Be à Diégo Suarez (Antsiranana). L'amateur de farniente y trouve des plages de rêve et un hébergement varié, de l'hôtel de luxe au bungalow, les pieds dans une eau turquoise bordée de cocotiers.
L'indolente Diégo est aussi la porte d'entrée du parc national de la Montagne d'Ambre. L’observation de la faune et de la flore est l’un des principaux attraits de Madagascar. Des espèces endémiques y prospèrent, notamment le lémurien, cette espèce proche du singe, aux grands yeux expressifs, parfois difficile à apercevoir dans son milieu naturel. Autre halte incontournable à une centaine de kilomètres de Diégo, la réserve de l'Ankarana, superbe massif d'où émergent des tsingys (prononcez "tsing"), ces étonnantes formations rocheuses en forme d'aiguilles minérales acérée.
Pour parcourir la Grande Ile par voie terrestre, il vous faudra du temps… et de l’endurance ! Les routes sont souvent en mauvais état. Le voyage en taxi brousse reste toutefois tout à fait supportable pour visiter les Hauts Plateaux, se rendre sur l'île Sainte-Marie (quoique le bateau est, lui, déconseillé depuis un naufrage en 2001) et à Tuléar, depuis Antananarivo. A l'Est, l'île de Sainte-Marie (Nosy Boraha) est un lieu de villégiature idéal, avec ses longues plages de sable bordées de cocotiers (surtout celles de l'île aux Nattes), sa forêt tropicale, ses récifs coralliens appréciés des plongeurs, ses baleines venant s’accoupler et mettre à bas en été. Plus au nord, la presqu'île de Masoala est un paradis pour amoureux de la randonnée.
Au sud s'étire la fameuse RN7, sur près de mille kilomètres, de Tana à Tuléar. Sur les Hauts Plateaux, la route ondule entre paysages verdoyants et collines dénudées, traverse d'agréables villes telles Antsirabe - ancienne station thermale et "capitale" des pousse-pousse et Ambositra. Des pistes serpentent entre vignes et rizières en terrasses. Des zébus s'ébrouent au pied des maisons de pisé à l'architecture typique, construites avec cette terre qui vaut à Madagascar son surnom d'île rouge. Quand un heureux hasard se double d'une invitation, vous assistez médusé à une cérémonie du Famadihana (retournement des morts) ; les membres d'une même famille, au cours d'un impressionnant rituel, rassure le défunt en changeant son linceul, en lui parlant et lui chantant des chansons, en dansant avec lui.
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