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La Beauté de Nosy Be |
Si l’histoire de Nosy Be est aussi riche c’est probablement à sa géographie particulière qu’elle le doit. Située à l’une des extrémités du courant de la mousson, véritable route maritime vers l’Inde et l’Asie, la configuration de la baie d’Ampasindava en fait l’un des mouillages les plus sûrs de l’Océan Indien, abrité des alizés et des cyclones. La région de Nosy Be était donc naturellement prédisposée à être une zone de contact entre les civilisations, les religions, les cultures, les flux commerciaux et les trafics de tous genres, dont l’esclavage. Seule une erreur stratégique du Général Gallieni en 1896 a fait que la baie d’Ambavatoby n’est pas devenue le grand port du nord de Madagascar, la construction de Diego-Suarez étant déjà commencée au moment de l’annexion du reste de Madagascar. Si les bijoux en or sont réservés aux membres de la famille royale, les bracelets en argent sont en revanche très répandus. Ils sont fondus à partir d’anciennes pièces de 5 Francs en argent et ils sont chargés de pouvoirs bénéfiques au cours d’une cérémonie rituelle. Certaines des pièces d’argent offertes au roi en guise de remerciement servent à confectionner des chaînes de 3 à 4 mètres de longueur, utilisées pour fermer les cercueils des princes.
Autrefois, les Sakalava avaient pour habitude de mettre leurs objets précieux dans une urne de pierre taillée. Elle était ensuite enterrée à proximité de la case, pour mettre les valeurs à l’abri des pillards voisins ou des pirates, tant était grande l’insécurité de cette époque. L’habileté manuelle tient une place prépondérante dans l’artisanat Nosybéen. Les charpentiers construisent des pirogues d’après leur seul mémoire et leur expérience, tout comme les brodeuses de nappes. La transformation du bois et des cocos donne des produits finis étonnants. Chaque année depuis 16 ans, Nosy Be vit au rythme endiablé du festival de Donia. Après le traditionnel carnaval d’ouverture, les artistes malgaches, mais aussi ceux de tout l’océan Indien, se succèdent sur scène. Salegy et Sega enfièvrent la foule durant toute la nuit.
Comme dans le reste de Madagascar, le fondement de la culture Sakalava est le culte des Ancêtres. Les Mpanjaka (Princes Régnants) tiennent une place prépondérante dans ce culte, puisqu’une fois décédés et enterrés dans un Tombeau Royal, ils continuent d’influencer le monde des vivants en étant consultés lors de cérémonies rituelles.
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